Mon métier de musicienne professionnelle et mes collaborations à divers projets ou compagnies m’ont permis de beaucoup voyager sur divers continents ; à l’issue des concerts à l’étranger (comme parfois aussi en France), la vielle à roue provoque souvent une foule de questions de la part du public : moment d’échange riche et passionné autour de cet instrument soit mal connu, soit complètement étrange !



Novembre 2014, je suis invitée par l’Alliance Française du Pérou à participer au festival international Musica de Alturas. C’est en solo que je joue au Parc des Expositions de Lima et au théâtre de Cuzco, où le public découvre avec ravissement la vielle à roue, cet instrument totalement étrange… C’est aussi l’occasion pour moi de rencontrer des musiciens d’autres cultures, parfois tout aussi insolites, comme ce quatuor de cors alpins de Suisse, Hornroh.



« … J’avais demandé à Laurence Bourdin de m’accompagner à Gaza pour réaliser l’expérience d’une rencontre avec Moneim Adwan et qui prendra le nom de Chicha. Désireux de continuer à partager la scène avec elle hors des périodes de résidences de Moneim en France et ayant un répertoire de compositions qui ne demandaient que ça, nous avons réalisé l’Ora Daurada en invitant Amanda Gardone à nous rejoindre à la contrebasse, l’équilibre musical se situant entre musique traditionnelle, free jazz et un savant dosage de thèmes écrits et d’improvisations modales. Comme toutes mes compositions depuis quelques années, celles-ci font la part belle au voyage. » Miqueù Montanaro, 2006



Avec le trio l’Ora Daurada, nous avons effectivement eu l’occasion de jouer dans divers pays d’Europe (Italie, Autriche, Hongrie, Roumanie, Tchéquie…) mais aussi au Maroc où nous avons créé à Oujda « Un pont sur la Mer » (2004) avec l’ensemble Al Maoussilia, et plusieurs fois en Colombie, où nous avons enregistré la « Suite Colombiana » (2004) avec douze musiciens colombiens. Miqueù, ce musicien voyageur infatigable, m’a donc donné cette chance de pouvoir croiser la musique que je pratiquais avec celles de musiciens ayant d’autres cultures. Ces échanges et dialogues interculturels ont véritablement influencé ma vision et mon projet de musicienne interprète et compositrice.



En 1999, c’est au Japon que je fus en tournée avec le Viellistic Orchestra, pour plusieurs concerts à Tokyo et Osaka ; là aussi la vielle était un instrument tout à fait insolite, associé au répertoire médiéval, renaissance et baroque ; même si nous avions aussi au répertoire deux pièces très originales dans la recherche des possibilités sonores de la vielle, écrites par le compositeur contemporain Susumu Yoshida.



Dix ans plus tard j’ai eu la chance de découvrir l’Asie Centrale avec le trio Hurdy Pop : après un concert à Tachkent organisé par le centre culturel français, nous avons représenté la France au festival international de Samarkand (cité proclamée en 2001 par l'UNESCO carrefour de cultures et site du patrimoine mondial) sur le célèbre site du Régistan.



Un de mes plus grands chocs culturels restera tout de même la découverte de l’Afrique de l’Ouest, en Guinée où je partis en duo avec la chanteuse Sayon Camara en 2003. Notre spectacle Amabalan a été joué au centre culturel de Conakry, puis au théâtre du Minotaure à Béziers à notre retour.